Ma pratique de l’enregistrement sonore a commencé en 2017 avec l’utilisation du dictaphone de mon téléphone pour capturer les bruits de mon environnement quotidien et à en faire des petites compositions. Depuis, je fais du field recording, des podcast, des documentaires, des carnets sonores et plus récemment de la prise de son pour le cinéma.

J’ai une pratique assez obsessionnelle et j’enregistre beaucoup. Très souvent en extérieur, et toujours là où il y a des humains. Dans une espèce de poétique de la relation, mes enregistrements commencent souvent là où je crois me placer pour enregistrer les oiseaux pour finalement enregistrer des drôles d’oiseaux humains. Le micro et la bonnette suscitant toujours beaucoup d’intérêts auprès des gens, et après avoir expliqué qu’il n’y a pas de caméra, mais juste moi et mon micro, un lien se tisse dans un échange circonspect et attendri. Après, il y a le deuxième temps. J’écoute, j’annote, puis monte. Ou plutôt je démonte, je déstructure, je casse, j’éclate. Mais plus je retire de la matière, plus elle monte. Comme un pain, quelque chose fermente en gonfle petit à petit. Et parfois ça donne naissance à quelque chose que j’arriverai à faire écouter à d’autres personnes, pour partager mon écoute à d’autres écoutes.